1. Qui sommes-nous ?
Des citoyens, parents ou pas, de milieux populaires ou pas, travaillant dans des organisations qui portent les intérêts des enfants et des parents de milieux populaires face à l’école.
2. Qu’avons-nous en commun ?
Tous, nous sommes en profond désaccord avec la façon dont l’école procède, dans son fonctionnement et son enseignement, qui aboutit à l’échec et à la relégation des enfants de milieux populaires.
Tous, nous sommes persuadés qu’une des raisons qui fait que l’école peut ne pas changer et continuer à broyer massivement les enfants de milieux populaires est le fait que ces enfants et leurs parents reprennent à leur compte la responsabilité de l’échec : ils ne demandent pas de comptes à l’école sur la façon dont elle les traite et dont elle ne met pas en place les conditions nécessaires pour que leurs enfants puissent également apprendre.
Et tous, nous sommes persuadés qu’il y a urgence à construire et porter une parole collective et à constituer un rapport de force qui permette d’empêcher qu’on ne rejoue pour la Xième fois la même pièce dans les réformes successives appliquées à l’enseignement : nous refusons que des réformes sensées combattre les inégalités soient décrétées et ne changent rien à cette réalité.
3. Que voulons-nous faire ?
– Mener un travail d’éducation permanente avec tous les citoyens qui se sentiront concernés – qu’ils soient issus des milieux populaires ou d’organisations qui partagent leur réalité et se mobilisent à leurs côtés ;
– Partir de la réalité quotidienne dans les écoles, réalité dont nous sommes (ou avons été) victimes ou témoins / protagonistes pour développer / construire une analyse commune, en vue de mettre en place les actions nécessaires ;
– Développer un rapport de force pour changer l’école.
4. Notre éthique
– Construire un rapport de force nécessite de construire un mouvement ;
– Construire un RÉEL mouvement nécessite de ne pas penser et parler à la place des premiers concernés en agissant « entre experts » au nom du « bien qu’on veut (leur) faire ».
Construire ce mouvement exige de reconnaître les inégalités de départ (des parents et des jeunes de milieux populaires sont embourbés dans leur quotidien quand d’autres ont déjà une réflexion élaborée sur les inégalités scolaires) et de se donner le temps et les moyens de compagnonner avec les premiers concernés dans un chemin qui passe par :
1. Soutenir les parents dans leur recherche de réponses individuelles à des problèmes individuels : ce qui se vit pour leur enfant jour après jour dans leur école (combat contre un redoublement, une exclusion, un échec, une orientation vers le spécialisé …)
2. Soutenir la construction de réponses collectives à des problèmes individuels : ce qui se vit pour leurs enfants dans cette école-là : pour porter des interpellations sur des questions qui se posent pour leur enfant et pour d’autres dans leur école,
3. Donner des réponses collectives à des problèmes collectifs : ce qui se vit au sein du système scolaire de la CFWB : pour construire une analyse commune de ce qui se passe, porter une parole et développer une action collective chaque fois que nécessaire.
– Cette éthique doit se traduire dans le fonctionnement que nous nous donnons .